Dans les années 80, Olivier Mosset et Steven Parrino ont partagé un même atelier à Brooklyn. Nous avons choisi de présenter cette connivence historique, à la différence qu’ici les artistes sont clairement reconnaissables. Les six monochromes noir de Mosset et leur rigueur minimale s’animent et vibrent au contact du misshaped canvas de Parrino. L’un semble ici être le pendant de l’autre, dans une radicalité presque fraternelle.
Emmanuel Saulnier et Noémie Goudal proposent quant à eux une vision plus animée et plus romantique de l’obscurité. « Round Midnight » d’Emmanuel Saulnier est un nouvel ensemble d’œuvres initialement conçu pour le Palais de Tokyo. L’artiste rend hommage au standard de jazz éponyme composé par Thelonious Monk. En référence au célèbre style d’improvisation du pianiste, la sculpture échappe à ses contraintes pour devenir un geste libre et spontané ; elle se mue en un dessin dans l’espace.
Des correspondances poétiques se tissent avec l’œuvre de Noémie Goudal, dont la réalité est tout aussi sculpturale et performative. Derrière cette apparente noirceur, les photographies de Southern Light Stations reflètent la perception que l’humain a du ciel et les représentations qu’il y projette. Noémie Goudal construit in situ d’imposantes installations faites de bois, de papier ou de miroir. Suspendues dans le ciel, surplombant des points de vus élevés ou dans des lieux isolés, les structures questionnent l’intangible nature de la voûte céleste.