L’œuvre est impressionnante pour ceux qui l’approchent dans son entièreté.
Ce peintre français revisite l’abstraction structuraliste, depuis une vingtaine d’années. En effet, depuis les Opéras des années 80, présentés au Centre National d’art et de Culture Georges Pompidou, œuvres découpées et déployées dans l’espace, l’évolution formelle de son travail est très importante.
Dominique Gauthier s’est confronté au champ délimité du tableau avec un format de prédilection de deux mètres par deux, sorte de norme qui ne l’écarte pas totalement du petit format ou de la tentation monumentale, fréquente chez lui. S’il s’impose le format, on peut retrouver également, dans tout son travail, des signes, des formes récurrentes, sorte de trames graphiques qu’il rejoue différemment dans chaque série – chaque tableau étant, quant à lui, une proposition formelle d’un état de la pensée de l’artiste exprimée dans un geste, telle la phrase d’une composition plus globale. Pourtant ce travail est fondamentalement divers et non répétitif. Dans un même temps donné, il peut être violemment coloré, très présent plastiquement comme dans les Contre-Raisons, ou au contraire, peut être méditatif comme dans les Hostinatos ou pure explosion comme dans les Orphiques.
L’œuvre est impressionnante pour ceux qui l’approchent dans son entièreté. Elle marque par sa diversité, et par sa richesse plastique. Le concept le plus proche, pour la qualifier, serait l’infini, car elle s’inscrit sans cesse dans une dynamique, dans le mouvement de la peinture et dans son expressivité la plus intime.