Du 15 décembre 2024 au 20 avril 2025, la Fondation Opale (Lens/Crans-Montana) présente sa nouvelle exposition RIEN DE TROP BEAU POUR LES DIEUX, carte blanche au curateur français Jean-Hubert Martin.
Plongée dans la richesse et l’extravagante diversité de l’expression plastique de la spiritualité humaine, RIEN DE TROP BEAU POUR LES DIEUX déroule trois étapes en quelques 60 œuvres. Elle débute par des « autels » issus de cultures du monde entier, au carrefour de l’architecture sacrée et de l’objet mobilier à activer lors de cérémonies, ici reconstitués dans un contexte muséal. Suivent des artistes souvent marginalisé·e·s, né·e·s dans la première moitié du XXème siècle qui se réfèrent directement à leur croyance et revendiquent cette double appartenance à la religion et à l’art moderne, voire à l’avant-garde. Pour leur emboiter le pas enfin : une nouvelle génération d’artistes décomplexée par rapport à la colonisation, qui milite en faveur de la reconnaissance de leur culture, en particulier celles autochtones, et la mise en valeur des aspects religieux, qu’ils soient dogmatiques, chamaniques ou animistes.
L’art a toujours été un puissant moyen d’expression de la foi, de la gratitude et de la quête de transcendance. À travers des sculptures, peintures, autels, chants, danses et rituels, les croyant·e·s de diverses cultures ont cherché à honorer leurs dieux ou leurs esprits et à se connecter avec une dimension spirituelle supérieure. Pour celles et ceux qui ne suivent pas une divinité particulière, la création artistique devient une recherche de sens et une union avec une entité suprême, inspirée par la nature, la philosophie, la méditation, ou d’autres sources mystiques. Cette exposition dévoile comment ces pratiques, loin d’être des reliques du passé, continuent de nourrir l’art contemporain.
RIEN DE TROP BEAU POUR LES DIEUX explore la diversité des pratiques spirituelles et artistiques, en exposant des autels et des œuvres contemporaines qui incarnent cette quête universelle de transcendance. Des créations artistiques issues de traditions ancestrales africaines, caribéennes, océaniennes et asiatiques côtoient celles d’artistes contemporain·e·s comme Kimsooja, El Anatsui, Sandra Vasquès de la Horra et Christian Boltanski, qui réinterprètent ces formes de dévotion dans une perspective moderne.
Dans l’art contemporain, où les frontières entre disciplines et cultures sont de plus en plus floues, l’exposition traite de la place du sacré et de l’être sacré dans nos sociétés. Les œuvres présentées, notamment celle réalisée in situ par des artistes de la communauté aborigène de Napperby dans le désert d’Australie du Nord, démontrent que ces traditions ne sont pas figées dans le passé, mais sont des éléments vivants et dynamiques qui continuent d’influencer et d’inspirer les créateur·rice·s d’aujourd’hui.
RIEN DE TROP BEAU POUR LES DIEUX propose une réflexion sur le lien entre l’art, la spiritualité et la culture. En élargissant le champ de ce que nous considérons comme « art », les visiteur·euse·s sont invité·e·s à se confronter à la manière dont les institutions occidentales ont historiquement défini et limité cette notion. L’exposition cherche à lever le voile sur les expressions visuelles des cultures autochtones, souvent ignorées dans le contexte de l’art contemporain, et à révéler leur pertinence actuelle.