La galerie Les filles du calvaire présente un nouvel ensemble de peintures de Dominique Gauthier, Les Réponses, débuté fin 2002 et qui se positionne aux côtés de plusieurs autres fronts développés simultanément depuis les Contre-Raisons I, les Contre-Raisons II, les Orphiques et les Abréviations.
« Le principe constitutif des Réponses produit une base aussi décisive que celle proposée dans les Hostinato, commencés en 1992, et qui depuis continuent à avancer leur grande variation tonale et dessinée sans qu’un mouvement évolutif les remettent en question.
Les Réponses disposent d’une autre stabilité technique en exploitant à l’extrême l’exponentialité de la couleur. Elles examinent aussi, mais autrement que les Hostinato, la pensée pratique de l’étendue et de l’infini. Leur méthode est une production activée par la simplicité même, une simplicité concourant à créer de l’événement, de la singularité.
« La tâche est toujours absolue » (Walter Benjamin).
Le premier temps des Réponses est un sol de déposition, un choix coloré, une étendue, une dimension, un lieu. Le deuxième temps est la constitution d’une tonalité colorée, ma gamme colorée, la tonalité pratique mais non organisée des couleurs, continuellement exploitées dans l’atelier avec leur variation objective de matière colorante. Totalité suspendue dans l’espace vertical sur un plan-programme, suspensions et réactivités douces de l’ici et du il pleut. Cette suspension est le temps de l’absence. Le plan-programme va trouver son actualisation, de son côté. Un seul geste reste opératoire, l’Agudeza, la pointe. Il va pleuvoir, une multiplicité va s’activer cinétiquement jusqu’à cette fixité/séchage, la définition événementielle d’une apparition. Le troisième temps est celui de la ressaisie, l’accueillir et le décider du tableau, une circonscription colorée telle une signature. C’est le caractère décidé et décisif, implacable, produit par l’information aussi simple que radicale d’une seule couleur.