"Nous nous connectons aux œuvres de James Hyde par le biais d’accroches esthétiques manifestes comme la couleur et la surface, même si les toiles ne semblent pas suivre les conventions de l’abstraction ou de la représentation."
La galerie Les filles du calvaire a le plaisir de présenter une nouvelle exposition de l’artiste américain James Hyde. Basé à Brooklyn, l’artiste revient à Paris avec un ensemble inédit d’œuvres picturales. Depuis plus de trente ans, son œuvre est une exploration et une expérimentation de la matérialité, mélangeant les médiums (sculpture/fresque, photographie, peinture, virtuel) pour faire surgir les questions sur la création, l’œuvre d’art. Ce nouveau corpus d’œuvres utilise le prétexte de la sculpture publique en la noyant dans une étrangeté qui déplace le regard, suscite une curiosité et une attention qui tend à disparaitre aujourd’hui dans le format unique de nos réseaux sociaux.
Extraits du texte James Hyde’s Going Public Sculpture par Hovey Brock
« Nous nous connectons aux œuvres de James Hyde par le biais d’accroches esthétiques manifestes comme la couleur et la surface, même si les toiles ne semblent pas suivre les conventions de l’abstraction ou de la représentation. Viennent ensuite les tentatives de décryptage de fragments d’images photographiques que Hyde recouvre de peinture et d’autres matériaux. Ces images de sculptures publiques dans diverses villes […] constituent un choix de sujet ironique, car les sculptures publiques attirent rarement l’attention, à l’exception de celle des touristes, et dans les rares cas où elles le font, elles sont plus perçues comme obstacle que comme œuvre d’art. Hyde utilise nos relations chargées avec la sculpture publique pour explorer la nature collective de la cognition, un thème qu’il examine sous de nombreux angles dans sa nouvelle exposition à la Galerie Les filles du calvaire.
[…] Comment expliquer l’insistance de Hyde à accentuer l’ambiguïté picturale des tableaux ? Pourquoi compare-t-il et oppose-t-il le réel de la relation entre fresques et murs de la galerie et l’imaginaire picturales entre figures et fond dans les peintures ? Pourquoi inclut-il une pièce en réalité augmentée qui opère dans un domaine totalement différent du réel et de l’imaginaire ? En partie par son improvisation et sa curiosité, mais surtout – et c’est ce qui nous intéresse le plus – l’objectif de Hyde n’est pas de résoudre des problèmes mais de jouer avec nos attentes. C’est un sceptique dans l’âme, et nous pouvons comprendre ses peintures, ses fresques et ses incursions dans l’espace virtuel comme des expériences de pensée. […] L’ambition de Hyde de faire tomber le spectateur de son piédestal d’hypothèses est au cœur de son projet pictural en capitalisant sur la sensibilité contemporaine au statut de l’image photographique qui nous plonge dans l’incertitude. »
Hyde reprend l’idée que la peinture sort du chaos pour mener à l’ordre et c’est ici à nous de sortir de l’abime malgré l’isolement que nous impose nos addictions technologiques, de recréer notre monde grâce à ses œuvres.
Avec une sculpture en réalité augmentée en collaboration avec Nathan Hauenstein