A travers plusieurs nouvelles pièces ainsi que le film Koropa, qui a reçu de nombreux prix, « M’Tsamboro » multiplie les perspectives sur ce territoire contrasté, à la fois illusoire et bien concret, livrées dans un réalisme poétique, mais jamais idéalisé.
La Galerie Les filles du calvaire a le plaisir d’annoncer l’exposition personnelle de Laura Henno, M’Tsamboro. Après son exposition remarquée lors de la dernière édition des Rencontres d’Arles, elle présente à la galerie l’ensemble de son travail réalisé aux Comores.
Dans le prolongement de ses projets réalisés à La Réunion, Laura Henno commence en 2009 à travailler sur l’archipel voisin des Comores, épicentre régional des phénomènes de migration. Alors qu’elle se focalisait jusque-là sur la représentation de jeunes impliqués dans des phénomènes de « marronnage », terme désignant les fugues des esclaves aujourd’hui repris pour qualifier les stratégies de fuite des migrants, elle se concentre ici sur le paysage de la migration et sur la vie des passeurs. Le titre de sa nouvelle exposition à la Galerie les filles du calvaire, « M’Tsamboro », se réfère ainsi à un îlot inhabité de l’archipel des Comores sur lequel des passeurs peu scrupuleux débarquent les migrants qu’ils trompent, espérant de leur côté être arrivés à Mayotte. Ce piège insulaire devient alors le lieu des premières désillusions pour ces comoriens en exil, contraints de se cacher de la police aux frontières et de ses chiens. A travers plusieurs nouvelles pièces ainsi que le film Koropa, qui a reçu de nombreux prix, « M’Tsamboro » multiplie les perspectives sur ce territoire contrasté, à la fois illusoire et bien concret, livrées dans un réalisme poétique, mais jamais idéalisé. (extrait du texte de Florian Gaité)