Les photographies d’Ellen Kooi évoquent la symbiose possible du paysage et de ceux qui le traversent. Elle recourt au format panoramique pour créer des histoires d’une dimension poétique saisissante. Le paysage tout comme les personnages de ses photographies agissent comme les protagonistes de ces différentes histoires […]. Les gens semblent chercher à développer ce type de relations narratives par rapport aux espaces naturels qu’ils arpentent. De nombreux contes empreints de merveilleux se rapportent à ces collines, ces forêts et ces lacs auxquels on donne des noms. Les humanisant, ces derniers les intègrent également à une mémoire collective. Ce processus de mythologie se confronte de manière abrupte avec la réalité bien désenchantée du paysage urbain hollandais.
Ellen Kooi tente d’entrevoir le rapport lyrique qui se joue entre l’homme et la nature sans perdre de vue le sens des réalités. Ses photographies mettent en lumière des actes rituels et des gestes poétiques au cœur de paysages imposants, sans pour autant effacer les parkings plein de touristes ou les banlieues qui pointent à l’horizon. Il semble qu’elle s’attache à montrer des événements qui, bien qu’habituellement cachés, ont pourtant lieu. Presque aucun élément de ces photographies n’est retouché. Elle s’applique à trouver l’emplacement adéquat et attend ensuite l’instant parfait pour déclencher. L’assise réaliste de ses travaux réside dans cette approche.