"Les images d’Erwan Morère offrent un basculement du regard, vers les abysses autant que vers le ciel"
Le monde d’Erwan Morère tourne rond et rend doucement fou. Comme la terre n’est pas cette ligne, ni cet horizon plat comme on l’a longtemps fantasmée, pas plus qu’elle n’est le centre de l’univers, il faut remettre les humains à leur bonne place, perdus qu’ils sont dans l’impensable et inintelligible chaos. Accepter qu’il n’y a pas de sens, pas plus qu’une origine. Voilà pourquoi sans doute, les images d’Erwan Morère offrent un basculement du regard, vers les abysses autant que vers le ciel. Regardez cet enfant, dans une piscine qui fait la planche sur le dos, il semble tomber en arrêt devant des questions métaphysiques qui le dépassent. Il scrute le ciel, si loin, si haut. Et tout son corps est comme interloqué et saisi par l’énigme.
Extrait du texte de Léa Chauvel-Lévy