Katrien De Blauwer, Noémie Goudal, Claudia Huidobro, Anni Leppälä, Catherine Poncin, Esther Teichmann, Pablo Jomaron & Quentin Leroy
De prime abord, la photographie détermine une composition singularisant une petite parcelle de réel. Il en résulte une image suggestive, une réalité recomposée, à percevoir selon les limites du cadrage. Dans certaines pratiques artistiques la dialectique entre sujet, cadre et hors champ, est accentuée par l’association de fragments de diverses origines pour former un collage. Le découpage qui singularise et la fragmentation des images qui « implose » le sujet, sont autant d’éléments participant à la mise en œuvre visuelle d’un décalage perceptif et d’une démultiplication des niveaux de lecture.
Cette pratique fragmentaire a été explorée par les avant-gardes. Rappelons brièvement ici : les recherches innovantes du Bauhaus et de De Stijl, les expérimentations graphiques des mouvements soviétiques et tchèques, les tracts iconoclastes des dadaïstes et bien sur les collages surréalistes, sans omettre le magistral Merztbau de Kurt Schwitters. Elle a été, et l’est toujours, pratiquée activement dans la conception graphique et les supports de communication. Le rapport entre le texte et l’image s’est renforcé et a permis le développement, en parallèle à une conception publicitaire, du message politique pouvant servir aussi bien un art de propagande qu’à l’expression des mouvements antigouvernementaux. On peut citer parmi nombre d’auteurs, l’art contestataire du grand John Heartfield.