Antoine D’Agata est déjà une légende vivante et l’installation présentée au Bal est monumentale. Pour y répondre, la galerie a choisi de montrer des images iconiques de l’artiste comme elles n’ont jamais encore été présentées. Des tirages en grand format vont ainsi habiter, hanter la galerie au printemps. En écho à la présentation « all over » du Bal, le principe scénographique retenu par l’artiste posera les images une à une dans l’espace et mettra en évidence leur importance et leur sidérante splendeur.
Antoine d’Agata est un artiste qui dérange, il est hors de question que tout le monde adhère à son travail. Au contraire, celui-ci peut même choquer certains et plonger tout un chacun dans ses propres tréfonds. Artiste écorché et politique, il expose, explose les chairs et déchaîne le clair obscur d’une vie à ses limites.
Si la galerie adhère pleinement à cette œuvre c’est qu’à l’évidence elle dépasse la noirceur qu’elle dévoile pour la transfigurer en une œuvre d’art sans équivalence : unique et absolue. Même s’il y a d’autres artistes qui évoquent les ténèbres -on peut évoquer par exemple les images torturées de son amie Nan Goldin – Antoine d’Agata est le seul à pousser l’expérience à son paroxysme. Son cri existentiel provient autant de la terreur que de la beauté humaine et s’illustre par quelques images rescapées . Exégèse vitale qui s’allie au discours politique dans un désir de sabrer l’indifférence.