Dans le cadre du Réel enchanté, Mois de la Photo à Paris, novembre 2012.
La Maison d’Art Bernard Anthonioz de Nogent-sur-Marne et la galerie Les filles du calvaire se sont associées afin de porter un regard exceptionnel sur l’œuvre de Corinne Mercadier à un moment charnière de sa carrière. En effet, au moment-même où une première rétrospective tournait en France de 2006 à 2012 , et trouvait un aboutissement dans une monographie conséquente aux Editions Filigranes, le langage de Corinne Mercadier a dû radicalement se modifier, confronté à la disparition des techniques dont elle usait jusqu’alors et qui déterminait un rendu photographique spécifique. De fait, Solo et Black Screen, deux séries inédites présentées à la galerie dans le cadre du Réel Ré-enchanté du Mois de la Photo, se distinguent des œuvres précédentes de l’artiste par le passage d’une pratique très particulière – une complexe double prise de vue au Polaroid SX70 – à la photographie numérique.
Devant un champ obscur est le titre proposé par l’artiste pour son exposition à la galerie Les filles du calvaire de deux nouvelles séries menées en parallèle, Solo et Black Screen, et du livre publié à cette occasion aux Editions Filigranes. Nous l’avons souligné, ces séries se distinguent des œuvres précédentes de l’artiste par le passage à la photographie numérique et l’abandon de la matière et des effets dûs au Polaroïd. Pourtant, ce faisant, ces nouvelles images s’inscrivent dans la continuité de l’œuvre : on retrouve dans Solo les ciels sombres (présents depuis Paysages, 1992), la mise en scène, les personnages énigmatiques et les objets lancés (Une fois et pas plus, 2002 et Longue Distance, 2007), tandis que réapparait dans Black Screen la lumière irradiante des Glasstypes de 1999, photographies d’objets peints sur verre.