" Ma peinture tourne autour d’une esthétisation calme du réel : un spectacle à échelle humaine, un matérialisme confiant, un premier degré souriant, une attention au tragique de l’existence en tension avec un appétit de peindre et une joie à rendre le trésor quotidien qu’est le monde des apparences."
Les filles du calvaire ont le plaisir d’annoncer la première exposition personnelle de Thomas Lévy-Lasne à la galerie. Ancien pensionnaire de la Villa Médicis (Rome), il présente un ensemble inédit de peintures et de dessins. Patiemment – à la vitesse qu’impose la peinture – l’artiste opère une mise en visibilité, si ce n’est de la catastrophe, des habitudes culturelles de l’homme dans sa relation avec son milieu. Collectant les preuves visuelles de cette mutation et de l’anthropisation du monde, Lévy-Lasne fait état d’un renoncement à l’idée de nature sauvage au profit du projet moderne d’artificialisation et d’utopie technologique.
« Ma peinture tourne autour d’une esthétisation calme du réel : un spectacle à échelle humaine, un matérialisme confiant, un premier degré souriant, une attention au tragique de l’existence en tension avec un appétit de peindre et une joie à rendre le trésor quotidien qu’est le monde des apparences.Cependant mon réalisme bute depuis quelques années sur une aporie : j’ai l’impression désagréable de m’inscrire dans un temps long menacé par l’urgence de notre vulnérabilité. La continuité de nos modes de vie dans des conditions satisfaisantes me paraît un défi collectif majeur. Reste alors à trouver des pistes pour intégrer ce vertige : l’exposition « L’asphyxie » à la galerie Les filles du calvaire est une première tentative. » – Thomas Lévy-Lasne