Last Paradise, de Kourtney Roy (photographie) et Mathias Delplanque (musique)
Last Paradise est l’évocation en son et en image des dernières vacances d’un personnage féminin singulier dans un univers balnéaire déserté. Le projet prend racine dans la région de Rimini (Italie), où le duo d’artistes se rend en février 2024, hors saison, pour travailler à la conception de leur œuvre commune, Last Paradise, projet lauréat de la 6ème édition du Prix Swiss Life à 4 mains.
Parcourant les stations touristiques vidées de toute présence humaine, Kourtney Roy se met en scène et se photographie, détournant les espaces et les objets, qu’elle transforme en décors et accessoires de cinéma éphémères. En orbite sur sa propre planète, elle s’intéresse aux espaces liminaires, aux zones marginales de la célébrité et du plaisir humain.
Actrice sans public, en errance dans un univers de désolation encore empreint du bruit et de la frénésie humaine, elle investit les architectures abandonnées et dialogue avec les objets trouvés, en tentant de leur donner une nouvelle vie, de révéler leur étrange beauté.
Désireux de composer une musique qui dialogue avec les propositions visuelles de Kourtney Roy, sans jamais chercher à les illustrer, Mathias Delplanque se laisse également guider et inspirer par le contexte de la côte adriatique. Il se plonge dans l’univers des synthétiseurs vintage italiens, dont un grand nombre a été conçu dans la région de Rimini. Contactés par ses soins, les collectionneurs locaux lui ouvrent grand les portes de leurs studios. Les instruments sont typés, inattendus, rares. Le son est immédiatement chargé d’une intense émotion. L’intégralité des sons produits par le musicien pour ce projet, provient d’instruments enregistrés sur place, ou du moins d’instruments made in Rimini. A cela s’ajoute un travail de field recording réalisé pendant les séances photo de Kourtney.
S’inspirant à la fois des musiques de films giallo, des films de série Z, de la disco baléarique et de l’easy listening, l’artiste, pour Last Paradise, en compose une version vaporeuse et décalée. Comme un juke-box
fonctionnant tout seul dans un club vide un dimanche matin.